Bordeaux la Lune

Bordeaux la Lune

L’ Occident
1979-1980

Bordeaux la Lune est cette vision de film noir que j’ai vécue adolescente avant de quitter la ville de mon enfance.
Si elle a bien changée en ville bobo depuis les rénovations de l’ère Juppé, « la ville du bord de l’eau, a dit-on, perdu la clef de la mer » dit Laure Vernière qui a écrit le texte-poème du livre encore disponible sur internet, car il est toujours un livre culte !
Retrouvant ma ville que j’ai quittée, c’est le Bordeaux sombre, le Bordeaux noir, le Bordeaux crime qui m’attire lorsque je commence à faire son portrait sombre. C’est la nuit que j’aime et les rues vides où se balancent les éclairages axials que le vent fait danser.

Ma passion pour les ports est née à Bordeaux où, (comme on dit), j’ai grandi, fascinée par la rotation des grands navires qui embarquaient des passagers (Joséphine Baker et Le Corbu en partance pour Rio de Janeiro) pour l’autre versant du Monde.
C’est là, sur les quais que j’ai attrapé le virus de l’Ailleurs qui m’a mené en Asie et vers les Amériques.

Alors, ces photographies-icônes, c’est mon hommage éternel au Port de la Lune.

« Un ciel anglais baignait les lointains.
Bordeaux, cité virile, paternelle, policée et politique - cité loyale - veille depuis près de trois siècles, doctement, à l’esprit même des lois  Cette nostalgie de l’autorité. Réaliste, elle sait aussi peser de son poing sur la table de cuisine et, jongleuse de turqueries et d’exorcismes et se perdre dans le soir - un couteau dans le dos. »

Laure Vernière in Bordeaux la Lune ed. Eddibor

    

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